LE BAS RELIEF DU LOUVRE : B7


Ce bas-relief fût rapporté d'Egypte par Jean François Champollion en 1829 et exposé en 1830, dans le nouveau musée égyptologique au Louvre qu'il mit en place. Il mesure 2,26 mètres de haut et 1,05 mètres de large , il est en calcaire peint, avec un léger haut relief, très caractéristique pour ce tombeau .

Ce relief est actuellement présenté au 1er étage, aile Sully, Salle 641, avec comme thèmes iconographiques, Le Nouvel Empire, Le temps des Ramsès, Vitrine 1

Ce bas-relief peint faisait face à une scène symétrique (aujourd'hui au musée de Florence).
Comme dans toute l'iconographie royale des tombeaux égyptiens, cette réprésentation est dépendante de son emplacement dans le tombeau.

Il était situé dans le corridor 8 ou corridor G, de la tombe ( voir plan de la KV17 ). Ce corridor était encore appelé :autre passage du dieu.


A partir de ce bas-relief, je propose une étude, avec pas mal de points symboliques.


Description

Le roi Séthy:

Le roi Séthy Ier quitte le monde des vivants, il fait face à la déesse Hathor qui va à sa rencontre pour l'accueillir.
Hathor effectue à son encontre l'offrande du collier 'Ménat', ce serait un acte de protection; par ce geste elle prend le roi sous sa protection.

De son côté le roi lève la main gauche en signe de bonne réception de cet acte et touche le collier Ménat, le roi est vétu d'une de ces robes caractéristiques du début de la XIXème dynastie.

Le roi est coiffé d'une perruque noire à pans triangulaires, encore appellée perruque à frisson (1), qui couvre largement les cheveux, surmonté de l'Uraeus royal, Il porte un large collier complexe du type gorgerain, et dans ce dernier rang on peut compter 7 disques dorés.

Il porte une chemise à manches plissées recouvert d'un manteau, sous le nombril se trouve une large ceinture, présentant une boucle (dans lequel est inscrit le nom du roi, aimé d'Amon-Rê ) et en dessous, un devanteau à frises supporte 2 uraeus.

Le Roi est représenté chaussé de sandales et est debout face à lui.Il faut admirer la transparence des tissus, un rendu remarquable !

Selon la fiche d'information du Louvre:"Il porte un collier chebiou (deux rangs de disques dorés) et, au-dessous, un collier de type floral (pas ousekh). Il a deux rubans à la base de la tête faisant référence à Amenhotep IV. Il est vêtu d’une superposition de vêtement: une chemisette plissée, un pagne court opaque montant haut sur les reins (post-amarnien) et un pagne plus long. Par-dessus le tout, il porte un manteau long en lin très fin, noué sous la poitrine. Ce jeu de transparence révèle la qualité de l’artiste.

La déesse Hathor

La déesse est debout, regardant Séthy et lui tend le collier Ménat tenu dans sa main droite, de sa main gauche, elle prend la main du roi. Elle porte une coiffure spécifique, avec un modius surmonté de deux cornes de bovins enserrant un disque solaire (fille de Rê), de l'une des deux cornes pend un uraeus. Dessous on discerne un bandeau avec des disques dorés. Elle porte une perruque enveloppante, en deux couleurs, appelées "coiffure à volants"(2). Les boucles d'oreilles sont de forme de cobras dressés. Son visage est jeune, idéalisé, les trois plis dans le cou traduisent l'art post-amarnien. Son nez est busqué et aquilin, caractéristique de l'époque ramesside. Elle porte un collier large de type floral et le contrepoids en or porte le nom d’Hathor. Elle porte des bracelets aux bras (armilles) et aux poignets. Elle a une robe blanche moulante avec, par-dessus, une résille de petites perles rouges représentées en surimpression, présentant un texte, voir expliqué ici.

Cette robe révèle des formes allongées, souples différentes de celles dodues d’Aménophis III et IV. Elle porte aussi des bracelets de cheville encore appelées péricélides / périscélides(3), qui pourrait être rapproché au «khalkhal».(cf. Mariem Derwich ce bracelet de pied participerait à l’érotisation du corps, ce qui conforme à un des rôles d'Hathor.(4)

Les joues sont plus ou moins gonflées et après l’An X de Ramsès II, l’art devient balourd.

Cette scène réunit un certain classicisme élégant alliant le hiératisme traditionnel et la douceur héritée de l'art amarnien. Hathor était particulièrement vénérée à Thèbes Ouest ( Memonium ) et devint une des protectrices de la nécropole.


  • (1)- Marie-Astrid Calmettes, "Réflexions sémiologiques sur le relief Louvre B7", dans 'Mélanges offerts à François Neveu', Bibliothèque d'étude 145, IFAO 2008 p.44
  • (2)- Christina Karlshausen - "Une perruque divine du Nouvel Empire : la coiffure à volants".
  • (3)- Christiane Desroches-Noblecourt, "Sous le regard des dieux", p.34 & Ruth Antelme : "Les secrets d’Hathor" p. 56 & 230.
  • (4)- Mariem Derwich, « Nouakchott ville ouverte », Espace Calme, no 5,? mai 1994

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